La chronobiologie alimentaire s’intéresse à l’influence du régime alimentaire sur la santé et le bien-être. En kinésithérapie, elle peut être utilisée pour identifier les moments où l’ingestion de certains aliments interfèrent avec un traitement ou majorent les symptômes de pathologies chroniques ou aiguës. En effet, la digestion des aliments et l’assimilation des nutriments varient en fonction des moments de la journée. Quelle est la définition scientifique de la chronobiologie ? Quel lien entretient-elle avec la kinésithérapie et dans quelle mesure peut-elle s’intégrer dans une thérapeutique ? Comment se former à la chronobiologie grâce à la formation continue kiné ?

Assas Formations Santé, spécialiste de la formation santé répond à toutes vos questions sur la chronobiologie alimentaire.

Qu’est-ce que la chronobiologie alimentaire ?

La chronobiologie alimentaire a été principalement théorisée par le Pr Jean-Robert Rapin, docteur en pharmacie et neurobiologiste. Ses travaux ont montré le lien entre chronobiologie et nutrition et aident à comprendre la rythmicité du métabolisme humain. Ainsi les besoins en nutriments du corps évoluent en fonction des moments de la journée, sous l’effet des hormones et de la production d’enzymes. De ce fait, le respect du biorythme permet d’apporter au corps les nutriments essentiels à sa bonne santé, au même titre que le sommeil. Ingérés au moment opportun, ceux-ci sont assimilés de manière optimale par l’organisme, en évitant les excès et stockages. Il en découle un fonctionnement plus harmonieux des fonctions vitales et un mieux-être général.

L’étude de la chronobiologie alimentaire permet aussi d’analyser l’influence des horaires de prise de repas sur le vieillissement cellulaire et de nombreuses pathologies. Grâce à la régulation et la réorganisation des prises d’aliments dans la journée, il est possible d’améliorer la santé des patients. L’objectif n’est pas de suivre un régime amaigrissant comme l’a développé le Dr Delabos à la suite des travaux du Dr Rapin avec la chrononutrition. Il s’agit plutôt de déterminer, pour chaque patient, de quels nutriments il a besoin et à quel moment de la journée il doit les consommer (matin, midi, soir) et à quels repas (déjeuner, goûter, dîner). Les patients ont en général une connaissance basique d’une alimentation équilibrée (campagne de santé publique pour manger cinq fruits et légumes par jour) avec ses principaux nutriments (protéines, glucides, lipides). Ils savent qu’ils doivent éviter les graisses et les sucres, comme recommandé sur les emballages. En revanche, les patients ignorent le plus souvent l’action des enzymes, de l’insuline, leurs besoins en énergie et le rôle du rythme circadien (alternance jour/nuit). Le professionnel de santé ( médecin, kiné, infirmier) pourra ainsi lister les aliments et associations d’aliments qui conviennent aux différents repas et dont la consommation présente des bénéfices pour la santé.

Quel est le lien entre chronobiologie alimentaire et kinésithérapie ?

Les kinésithérapeutes assurent un rôle préventif en matière d’alimentation auprès de leurs patients. Ils les informent et les sensibilisent au respect des besoins en nutriments de leur corps. En tant que professionnels de santé, ils ont un rôle éducatif. Et, en tant que professionnels de la rééducation, les kinés recommandent également certains nutriments qui contribuent à la récupération physique.

En particulier, le kinésithérapeute qui intervient auprès des athlètes peut proposer un programme alimentaire sur mesure pour accompagner la performance sportive. En kinésithérapie du sport, la chronobiologie et la nutrition appliquée aux différents sports ont montré des résultats satisfaisants. Elles font partie des possibilités thérapeutiques de la prise en charge du patient sportif et athlète de haut niveau.

D’une manière générale, le kiné peut impulser un changement alimentaire au bénéfice de la santé de ses patients, quel que soit leur profil. Il agit avec pédagogie et prend le temps d’expliquer à l’appui de preuves scientifiques. En outre, il favorise une approche active dans laquelle le patient s’investit et parvient à programmer son alimentation en alliant santé et plaisir.

En outre, le kinésithérapeute veille à prendre en compte les aspects sociaux, culturels et psychologiques de l’alimentation de chaque patient. À l’inverse, l’altération de la rythmicité alimentaire peut avoir une incidence sur les fonctions neuropsychiques, modifier l’humeur et le comportement et engendrer du stress. En aidant le patient à identifier les différents facteurs (métaboliques, digestifs, immunitaires, psychologiques) qui interagissent avec la nutrition et l’horloge biologique (cycle circadien), le kiné contribue à l’éducation à la santé.

Comment intégrer la chronobiologie alimentaire dans sa pratique de la kinésithérapie ?

La chronobiologie concerne tout type de patient pour améliorer le bien-être physique. Car elle permet de rendre un traitement plus efficace et durable. Par exemple, elle contribue à préserver le capital osseux et à prévenir l’ostéoporose. Ainsi, l’attention portée à l’apport en calcium, à des moments précis de la journée et associée à d’autres nutriments, aide à conserver des os et des cartilages en bonne santé. Par conséquent, de nombreuses pathologies peuvent être évitées ou minorées.

Par ailleurs, la chronobiologie s’adresse plus particulièrement aux sportifs. Les kinés du sport, notamment ceux qui exercent au sein d’un club ou d’une fédération sportive, assurent un suivi sur mesure qui dépasse la pratique de la masso-kinésithérapie. Ainsi, ils complètent leur approche thérapeutique par la chronobiologie, la nutrition, la préparation physique. L’objectif est d’amener le sportif à son meilleur niveau en réunissant toutes les conditions favorables à sa performance et à sa récupération physique.

Kiné, médecine et nutrition s’allient pour une prise en charge complète du patient. Par exemple, les conséquences d’un excès de poids peut conduire le patient chez le kiné pour traiter des douleurs osseuses, musculaires ou articulaires (genou, cheville, etc.). De même, certaines pathologies inflammatoires et immunitaires (fibromyalgie, candidose, polyarthrite rhumatoïde, etc.) peuvent trouver une amélioration grâce à la chronobiologie. Ainsi, en sensibilisant à la chronobiologie, le kiné intervient curativement et préventivement. Il est capable d’analyser l’impact des rythmes biologiques sur la santé et le psychisme de son patient. Il s’intéresse à l’équilibre cortisol/mélatonine impliqué dans le bon fonctionnement de ce rythme et sait repérer les désynchronisations pour les traiter. Enfin, il sait reconnaître les déficits en dopamine et sérotonine et trouver des solutions pour y pallier.

Par ailleurs, s’il le juge nécessaire, le kiné peut orienter ses patients vers un médecin nutritionniste afin de réapprendre à s’alimenter et à retrouver le poids qui correspond à sa morphologie et son activité physique.

Les masseurs-kinésithérapeutes peuvent se former à la chronobiologie grâce aux formations continues de kinésithérapie.

Formation continue en chronobiologie alimentaire pour les kinésithérapeutes

La formation continue pour les kinésithérapeutes comprend des formations en chronobiologie alimentaire et des formations en micronutrition. Elles permettent d’aborder des thématiques qui ne sont pas forcément développées lors de la formation initiale. Les kinés ont alors l’occasion de mieux comprendre et de traiter par exemple les causes alimentaires de l’inflammation et des rhumatismes. Au cours de la formation, ils vont se pencher sur la physiologie et la fonction biologique des neurotransmetteurs. Ils identifient les déséquilibres micronutritionnels et constituent une liste d’aliments contenant des molécules organiques (cofacteurs, appelés aussi vitamines).

Grâce à ces connaissances détaillées des nutriments, de l’horloge biologique et du fonctionnement métabolique et hormonal, le kiné peut proposer une thérapeutique en chrono nutrition et micronutrition adaptée à chaque patient. Il dispose de ce fait d’un outil de diagnostic et de soin pour traiter les patients souffrant de nombreuses pathologies inflammatoires, rhumatismales et autres.

Certaines formations continues sont entièrement dédiées à la chronobiologie, d’autres incluent son étude avec des formations en micronutrition, physiologie de l’inflammation, etc.

Se former à la chronobiologie alimentaire chez Assas Formations Santé

Assas Formations Santé propose plusieurs formations pluridisciplinaires dont un ensemble de trois formations portant sur la microbiologie et incluant une formation en chrononutrition :

  • Micronutrition : 3 jours en présentiel pour comprendre l’implication de l’alimentation et de l’hygiène de vie dans l’inflammation chronique (arthrose, diabète, obésité, etc.) et les problèmes psychologiques et physiologiques (troubles du comportement alimentaire, perte de moral, mauvais sommeil, stress, etc.). L’objectif de la formation en micronutrition est de pouvoir diagnostiquer les déséquilibres et proposer un rééquilibrage alimentaire ou un complément en micronutriments. Une perte de poids peut avoir des effets bénéfiques pour soulager les douleurs articulaires, mais elle doit être rigoureusement encadrée médicalement.
  • Physiologie de l’inflammation : 4 heures à distance (e-learning) pour acquérir les compétences de diagnostic du déséquilibre fonctionnel (en liaison ou non avec une pathologie). La mise à jour d’un déséquilibre métabolique et de phénomènes inflammatoires conduit à élaborer un plan nutritionnel respectant les 4 P (prévention, prédiction, personnalisation et participation). Découvrir la formation sur la physiologie de l’inflammation.
  • Rôle de la chrononutrition dans l’optimisation des neurotransmetteurs : 4 heures à distance. Cette formation en chrononutrition s’attache tout d’abord à décrire et expliquer la physiologie et la fonction biologique des neurotransmetteurs. Ensuite, elle conduit les apprenants à identifier les déséquilibres micronutritionnels et à proposer des solutions en chrononutrition et micronutrition grâce aux aliments riches en cofacteurs.

La chronobiologie alimentaire constitue un levier thérapeutique intéressant pour traiter la douleur inflammatoire et rhumatismale dans le cadre d’une consultation en masso-kinésithérapie. En outre, elle implique le patient dans la prise en main de sa santé au quotidien pour allier plaisir de manger et respect des rythmes et besoins de son corps. Elle est efficace pour prévenir ou réduire les symptômes de certaines pathologies (obésité, maladies métaboliques et hormonales). Une bonne éducation des patients à l’alimentation, à la compréhension de leur horloge biologique et au rôle des micronutriments contribuent au maintien d’une bonne santé tout au long de la vie.

Pour tous les besoins en formation continue, Assas Formations Santé propose des formations pour les masseurs-kinésithérapeutes en présence ou des formations kiné e-learning. À vous de choisir les modalités d’apprentissage qui correspondent le mieux à votre organisation et à votre activité !

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