Perte d’appétit, agitation, pleurs, sommeil perturbé, gêne respiratoire… sont autant de signaux d’alarme qui motivent à se rapprocher de professionnels de santé pour déterminer la cause de ces changements de comportement car ils pourraient être les symptômes d’une bronchiolite aigüe.
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite du nourrisson est une maladie respiratoire très contagieuse et très répandue chez les tous petits car elle concerne 30% d’entre eux chaque année. Elle se caractérise par une infection des voies respiratoires due à un virus (principalement le Virus Respiratoire Syncytial ou VRS). Ce dernier peut venir se loger jusque dans les poumons où il est responsable d’une inflammation des bronchioles, les plus petites bronches. En résulte alors une fabrication excessive de sécrétions qui viennent obstruer les voies aériennes et par voie de conséquence gêner la respiration du bébé. Au niveau des symptômes cliniques, les enfants atteints présentent la plupart du temps dans les débuts une rhinite associée à une toux sèche, une respiration sifflante et accélérée, de la fièvre et souvent des difficultés à s’alimenter.
Bien que la majorité des cas soit bénigne, cette maladie pulmonaire peut présenter plusieurs niveaux de gravité :
- Forme légère
- Forme modérée
- Forme grave
Dans la plupart des cas, elle disparaît d’elle-même sous 8 à 10 jours. Cependant, devant un tableau clinique plus sévère, la présence de comorbidités ou devant le moindre doute sur son évolution, le médecin traitant peut prescrire de la kinésithérapie respiratoire pour évaluer et prendre en charge ces bébés. Pour 1 à 3% d’entre eux présentant une forme plus sévère, il peut être amené à les faire hospitaliser.
Qu’est-ce que la kinésithérapie respiratoire bébé et dans quel(s) cas la prescrit-on ?
La kinésithérapie respiratoire est une pratique reconnue et prise en charge par la sécurité sociale. Elle est prescrite par un médecin à la suite de troubles respiratoires chez le nourrisson survenant à cause de maladies pulmonaires (bronchiolite, bronchite, asthme…).
On y a recours pour 3 objectifs principaux :
- Diminuer le travail ventilatoire par, en autre, le désencombrement des voies aériennes afin d’éviter un épuisement de l’enfant
- Initier une éducation thérapeutique des parents et du grand enfant
- Participer à la surveillance de l’évolution clinique de l’enfant
Ces différents objectifs ont pour finalité la restauration d’une qualité de vie optimale.
Comment se déroule une séance de kinésithérapie respiratoire ?
Une évaluation de la situation clinique est essentielle et doit précéder toute action. Cependant, on retrouve classiquement lors d’une séance trois actes effectués dans l’ordre qu’exige le tableau clinique :
- La désobstruction de la sphère ORL : pour aider à respirer, le kinésithérapeute peut être amené à traiter les voies aériennes supérieures. Pour ce faire, il nettoie le nez de l’enfant en instillant du sérum physiologique tout en maintenant la bouche de l’enfant fermée en fin d’expiration ou d’inspiration en fonction de l’effet escompter (mouchage ou reniflage).
- La désobstruction des bronches : le kinésithérapeute effectue des manœuvres thoraciques visant à modifier les débits respiratoires afin de faire progresser les sécrétions bronchiques vers la bouche ou améliorer la ventilation des poumons.
- Provoquer une toux : non systématique, le but étant de faire sortir les sécrétions avec un ratio coût énergétique/expectoration favorable à l’enfant.
La durée d’une séance dépend de la fatigabilité de l’enfant et de son état respiratoire mais dure en moyenne une vingtaine de minutes.
Bon à savoir : il existe des réseaux de kinésithérapeutes prenant en charge les enfants atteints de bronchiolite au sein des villes, et assurant une continuité de soins le soir et le week-end.
Kinésithérapeutes, formez-vous à la kinésithérapie respiratoire bébé
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